E. Schumberger

Compagnon de la Libération, marin et protestant…

     Etienne Sclumberger est né à Paris le 20 mars 1915 au sein d’une grande famille protestante d’origine alsacienne. Polytechnicien, il est affecté à l’arsenal de Cherbourg an printemps 1940. Le 19 juin 1940, répondant à l’appel du Général de Gaulle, il organise le remorquage de sous-marins vers le sud de l’Angleterre. Il devient officier dans les Forces Navales Françaises Libres. Il prend part à plusieurs campagnes au large de l’Afrique, ce qui lui vaut d’être condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité par la Marine de Vichy.

     Réhabilité à la Libération et nommé Compagnon de la Libération, il poursuit sa carrière au sein de la Marine Nationale, affecté, entre autres, comme directeur des Etudes à l’Ecole Navale. Mais il souffre de l’hostilité d’un certain nombre de marins qui étaient restés fidèles au régime de Vichy. Il quitte la Marine en 1953, avec le grade de Capitaine de Vaisseau et commence une brillante carrière de plus de 20 ans dans le cadre  de la compagnie Schell. Il y met au point la technologie alors révolutionnaire du stockage souterrain des hydorcarbures.

       Retiré à Crozon, où il avait acheté une maison, Il y réside à partir de 1973 jusqu’à son décès le 10 septembre 2014. Il était Grand officier de la Légion d’honeur et titulaire de nombreuses décorations.

    Etienne Schumberger était un protestant  engagé, rattaché à la paroisse réformée de Brest, membre du groupe familial d »ascendance huguenote qui se réunissait chaque été dans la station de Morgat, autrefois fondée par Armand Peugeot.

    Il a développé dans deux ouvrages, parus en 2004 et 2007, ce qu’il considérait comme un devoir absolu pour tout soldat, le respect d’une éthique et d’une morale basées sur le Droit et l’honneur, même s’il faut pour cela entrer en rebellion contre l’institution militaire. Etienne Schlumberger était connu pour son caractère entier et sans compromis. Il restera une précieuse référence dans le débat toujours actuel du choix moral du soldat.

Jean-Yves Carluer

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